Accueil A la une Lassaâd Oueslati, réalisateur, à La Presse : « Harga », une suite des problématiques sociales d’«El Maestro»

Lassaâd Oueslati, réalisateur, à La Presse : « Harga », une suite des problématiques sociales d’«El Maestro»

Interrompu en raison du confinement, le tournage de «Harga»  de Lassaâd Oueslati vient de reprendre depuis quelques jours. Un feuilleton de 20 épisodes, d’une durée de 45 minutes chacun (générique inclus). Une production de la Télévision tunisienne avec la société Digipro pour la partie exécutive. Sur les lieux du tournage, nous avons rencontré le réalisateur, Lassaâd Oueslati.

Après «El Maestro», vous revenez avec une seconde œuvre dramatique «Harga» qui devait passer au mois de ramadan écoulé…

Le feuilleton «Harga» traite du sujet de ceux qui sont portés disparus après avoir tenté de quitter le pays clandestinement. On peut dire que ce feuilleton raconte l’après-«Harga» précisément et ce qui se passe dans les centres étrangers où les immigrés clandestins   sont maintenus ainsi que le calvaire que ces derniers vivent au quotidien aussi bien en Europe qu’en Tunisie. C’est un tournage qui a été prévu entre la Tunisie et l’Italie au début mais après la crise du Covid-19 il n’y aura que les extérieurs qui seront tournés à Palerme…

J’aurais bien voulu refaire l’expérience avec Ahmed Hafiène après «El Maestro» comme si c’était une continuité… Mais dommage !

La crise du Covid-19 a-t-elle influencé l’écriture (ou la réécriture) de ce feuilleton ?

Avec la crise du Covid-19 nous avons arrêté le tournage selon les décisions gouvernementales. Nous étions les seuls à ne pas reprendre le tournage d’ailleurs par respect pour l’équipe technique et artistique mais en même temps pour veiller à la qualité du produit. Si on avait repris le tournage à quelques semaines de ramadan et dans les conditions qu’on connaît on aurait sacrifié beaucoup de choses importantes. Je tiens d’ailleurs à remercier la Télévision tunisienne et tous les techniciens qui travaillent sur le feuilleton pour leurs efforts. Mais pendant le confinement, nous avons procédé à la révision de l’écriture puisqu’il y a une grande partie qui devrait être tournée en Italie qui va été transformée. Il y avait même des acteurs dans des rôles principaux comme Ahmed Hafiène qui ne pouvait pas faire le voyage en Tunisie à cause du confinement. J’aurais bien voulu refaire l’expérience avec Ahmed Hafiène après le Maestro comme si c’était une continuité… Mais dommage ! Je peux dire qu’il y a eu une réécriture du feuilleton avec des axes qui ont été complètement écartés.

En tant que réalisateur ce confinement m’a permis de prendre beaucoup de recul…

Nous étions les seuls à ne pas reprendre le tournage, d’ailleurs, par respect pour l’équipe technique et artistique mais en même temps pour veiller à la qualité du produit.

Avez-vous une idée sur la diffusion de ce feuilleton ?

Mon souhait est que ce feuilleton soit diffusé en hiver pour la simple raison qu’il faut créer de nouvelles traditions et sortir de la case «mois de ramadan» pour les feuilletons. Cela pourrait encourager à investir dans la création dramatique télé sur toute l’année.  Les gens ne regardent pas trop les feuilletons pendant le mois de ramadan. Ils les regardent plus tard sur internet, ce qui est une pure perte pour les annonceurs. Mais c’est une décision qui revient à la Télévision tunisienne et j’espère qu’elle tentera cette expérience.

Que vous a apporté votre premier feuilleton «El Maestro» ?

Pour moi, c’était une immense expérience humaine surtout avec les enfants dans les centres de détention. C’est aussi ma première «Drama» après un passage entre les séries et les sitcoms. Je suis très fier également des changements dans les mentalités des décideurs grâce à l’impact du «Maestro». C’est important lorsqu’on se rend compte que la musique et le théâtre  doivent entrer dans les centres de détention pour enfants. C’est important que la société se rende compte que ces enfants délinquants sont aussi des victimes de la société et qu’à leur sortie ils doivent réintégrer cette même société. Cela dit, j’ai acquis de l’expérience qui va me servir dans «Harga» qui peut être considéré comme une suite des problématiques sociales que j’aimerais traiter. 

« Harga» peut être considéré comme une suite logique des problématiques sociales que j’aimerais traiter

Avez-vous des projets en tant que réalisateur de cinéma ?

Oui, j’ai un projet de long métrage pour le cinéma qui est prêt voilà déjà quatre ans.  Mais je pense sérieusement à le réaliser après «El Harga» et avant d’entrer dans un autre projet pour la télé. Je le réaliserai même avec mes propres moyens…Le film porte le titre de «tête perdue» et j’espère le réaliser entre 2020 et 2021.  Avant et après tout, je suis cinéaste…. 

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